Une enquête journalistique a permis de classer les différentes stations de métro de la capitale selon leur taux de particules fines dans l'air. Une pollution qui est à l'origine de la mort d'au moins 40 000 personnes, selon Santé publique France.
Le tournage d'un documentaire "Vert de rage" par France 5 a permis de réaliser une campagne inédite de mesure de la pollution dans les stations du métro parisien. Cette étude a cartographié l'ensemble du réseau RATP et une partie des lignes RER, montrant la qualité de l'air par station.
Douze journalistes ont mesuré pendant huit mois la concentration de petites particules fines à l'extrémité des quais des 332 stations de métro et RER des zones 1 et 2. Ils ont capté ces données entre 18 heures et 18 heures. et 20h, heures de pointe de la journée. Ensuite, l’air extérieur a également été pris à des fins de comparaison. Les journalistes ont effectué ces mesures grâce aux capteurs d'air mobiles Pollutrack, les mêmes que ceux utilisés par la Ville de Paris pour la qualité de l'air de la capitale.
Les résultats sont accablants : la pollution dans le métro est plus de deux fois supérieure aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais les équipes de France TV ont élaboré une carte, disponible ici, pour révéler les disparités entre les lignes et les stations de métro.
Les particules fines identifiées sont les PM 2,5 : elles font moins de 2,5 microns, elles peuvent pénétrer profondément dans l'organisme. Selon l'OMS, « avec le changement climatique, la pollution de l'air constitue l'une des principales menaces environnementales pour la santé ». Une étude de l'Observatoire régional de la santé (ORS) et Airparif publiée en 2019, diagnostique 6 220 décès imputables à une exposition prolongée aux particules fines PM2,5 en Ile-de-France.
La ligne 5 arrive en tête des lignes les plus polluées, devant les RER A et 9. Du côté des stations de métro, Belleville, La Défense et Pont-de-Neuilly sont particulièrement touchées par la dégradation de l'air respiré. Les données soulignent qu'au sein d'une même ligne, les disparités peuvent être importantes.
Martin Boudot, réalisateur du documentaire, rapporte au Parisien : "Plusieurs facteurs semblent expliquer ces différences. La profondeur des lignes, la matière, c'est-à-dire s'il s'agit d'un train pneumatique ou non, ou encore la configuration des postes ou la présence de ventilation." Les données montrent que plus l’air extérieur est pollué, plus celui de la station l’est. Cela est dû à la ventilation passive qui amène l'air de l'extérieur dans le sous-sol.
La RATP a réagi aux sollicitations de Franceinfo en critiquant la méthodologie utilisée dans l'étude. L'entreprise s'émeut de devoir répondre à "des mesures ponctuelles, qui ne permettent pas de connaître l'évolution des concentrations de particules fines sur une période plus longue". Le groupe public se vante même que "la qualité de l'air dans ses espaces respecte les valeurs indicatives de concentration en particules fines, définies par l'Anses", mais sans préciser les seuils exacts retenus.
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