A Paris, la pollution annuelle moyenne en particules fines est trois fois plus élevée que le seuil fixé par l’OMS, selon une enquête dévoilée à l’occasion de la Journée nationale de la qualité de l’air, le 14 octobre. Il existe par ailleurs de fortes disparités au sein de la capitale. Un phénomène amplifié par les "rues canyons", des rues étroites bordées par de hauts bâtiments qui vont retenir plus facilement la pollution.
À Paris, il y a des quartiers emblématiques, dignes d’une carte postale, où l’on rêverait d’habiter. Qui n’a jamais fantasmé sur les hauteurs de Montmartre ou les charmantes rues du Marais au cachet si particulier ? Mais ce que l’on sait moins, c’est que l’air y est très pollué. "À Paris, mieux vaut vivre sur des grands axes, à l’exception des Boulevards des Maréchaux et de la proximité du périphérique, que dans des petites rues, certes pittoresques, mais très mal ventilée", estime Jean-Baptiste Renard, directeur de recherche laboratoire LPC2E au CNRS, qui présente une analyse inédite de mesures du taux de particules fines à Paris et dans sa proche banlieue.
La recherche a été réalisée à partir de 500 capteurs mobiles du réseau Pollutrack installés sur le toit des véhicules électriques de livraison de Geopost/DPD, qui ont permis de réaliser des mesures des PM2.5 24h/24, 7 jours sur 7. Consultable sur le site Pollutrack, la carte de la pollution à Paris révèle que la moyenne annuelle de PM2.5 dans la capitale est de l’ordre de 15μg/m3, soit trois fois supérieure à ce que préconise l’OMS (5μg/m3 ou moins). À l’exception des zones situées à proximité des routes périphériques et des nœuds autoroutiers, les données recueillies révèlent une scission assez marquée entre le sud-ouest et le nord-est de Paris, avec une variation de plus de 50%. Si la première délimitation est celle où l’on respire l’air le moins pollué, la seconde est au contraire celle qui enregistre les plus hauts seuils d’exposition.
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