Pollution & Santé

Exposition à long terme à la pollution atmosphérique et incidence de la COVID-19 : une étude prospective sur les habitants de la ville de Varèse, dans le nord de l'Italie


Résumé

Objectifs : Étudier l'association entre l'exposition à long terme aux polluants atmosphériques et l'incidence du SARS-CoV-2 jusqu'en mars 2021 dans une étude prospective sur les résidents de la ville de Varèse.

Méthodes : Les habitants de Varèse âgés de 18 ans et plus au 31 décembre 2019 ont été reliés par adresse résidentielle à l'exposition annuelle moyenne de 2018 aux concentrations extérieures de PM2.5, PM10, NO2, NO et d'ozone modélisées à l'aide du modèle de transport chimique FARM (Flexible Air Quality Regional Model). Les citoyens ont également été mis en relation avec des ensembles de données régionales pour la détermination des cas de COVID-19 (écouvillonnages nasopharyngés positifs) et pour définir l'âge, le sexe, la vie dans un foyer de soins, la densité de population et les comorbidités. Nous avons estimé les rapports de taux et le nombre supplémentaire de cas par augmentation de 1 µg/m3 de polluants atmosphériques à partir de modèles de régression de Poisson à un et à deux polluants.

Résultats : Les 62 848 résidents ont généré 4 408 cas. L'exposition annuelle moyenne aux P2.5 était de 12,5 µg/m3. L'âge, le fait de vivre dans un foyer de soins, les antécédents d'AVC et les médicaments contre le diabète, l'hypertension et les maladies obstructives des voies respiratoires ont été associés de façon indépendante à la COVID-19. Dans les modèles à plusieurs variables à un seul polluant, les PM2.5 ont été associées à une augmentation de 5,1 % du taux de COVID-19 (IC à 95 % de 2,7 % à 7,5 %), ce qui correspond à 294 cas supplémentaires pour 100 000 années-personnes. L'association a été confirmée dans des modèles de bipolluants, en excluant les sujets dans les foyers de soins et en ajustant davantage les indicateurs régionaux du niveau socio-économique et de l'utilisation des transports publics. Des résultats similaires ont été observés pour les PM10, NO2 et NO. L'ozone a été associé à une diminution de 2 % du taux de maladie, l'association étant inversée dans les modèles de bipolluants.

Conclusions : L'exposition à long terme à de faibles niveaux de polluants atmosphériques, en particulier les PM2.5, a augmenté l'incidence de la COVID-19. Le lien de causalité doit être confirmé dans de futures études ; entre-temps, les efforts du gouvernement pour réduire davantage la pollution atmosphérique doivent se poursuivre...

Publication complète (En) : BMJ Journals Publié en Mars 2021 - Fichier PDF

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